Héritage panafricaniste- Assimi Goïta sur les traces de Thomas Sankara expulse l’ambassadeur de France au Mali

Héritage panafricaniste- Assimi Goïta sur les traces de Thomas Sankara expulse l’ambassadeur de France au Mali

À l’exemple de l’ex président de la République du Burkina Faso l’actuel chef d’État malien mène une lutte acharnée pour la souveraineté de l’Afrique. Les discours et les actions rapprochent les deux leaders symboles d’une armée au service des peuples. En l’occurrence Joël Meyer Jadis représentant de Paris à Bamako a été renvoyé dans son pays le lundi 31 janvier pour des propos désobligeants de Jean- Yves Le Drian patron du Quai d’ Orsay. Une décision fortement applaudie en Afrique et dans la diaspora.

L’ épopée Thomas Sankara est encore vivace dans les esprits et les cœurs des africains tant le souvenir qu’à légué ce panafricaniste engagé, assassiné à la fleur de l’âge traverse les générations. Son combat qui n’a cessé d’inspirer les populations dans le continent semble se greffer aux idéaux de Assimi Goïta l’actuel président malien qui à son tour s’est lancé dans une lutte de libération en vue de la souveraineté du Mali, de son peuple et par extension l’ indépendance ou l’autonomie réelle de l’ Afrique. Tout porte à croire que les deux hommes, tous instruits au métier des armes, bien que issus de deux époques différentes traduisent par leurs initiatives l’avènement d’un continent sans influence des impérialistes. 

Suite au discours peu diplomatique de Jean – Yves Le Drian ministre français de l’ Europe et des Affaires étrangères, maladroit dans ce sens qu’il a qualifié le gouvernement malien “ d’ illégitime ” et “ d’irresponsable” le pouvoir de Bamako a réagi le lundi 31 janvier à travers un communiqué officiel. À Joël Meyer destinataire de la note des autorités le Ministre malien de l’administration territoriale et de la décentralisation mentionne dans un fragment de son communiqué. “ Les décisions du gouvernement l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72h ”. Il ressort le courage et la fermeté dans la décision des autorités dont “ cette mesure fait suite aux propos hostiles et outrageux tenus récemment par le ministre français de l’ Europe et des Affaires étrangères à la récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes en dépit des protestations maintes fois élévées”. Précise le document. De son côté “ la France prend note de la décision des autorités de la transition ( malienne) de mettre fin à la mission de l’ambassade de la France au Mali” fait savoir le Quai d’Orsey. 

Toutefois la décision du gouvernement malien fait l’unanimité en Afrique et hors des frontières du continent où les défenseurs d’une Afrique libre, souveraine et indépendante saluent la bravoure de Assimi Goïta et de ses hommes en guise de riposte contre les déclarations mal placées de l’autorité française. Au- delà de la tension diplomatique entre la France et le Mali c’est une marque de la souveraineté de Bamako qui prévaut dans les rapports de deux États égaux. 

Des discours marqués de courage et de bravoure

À travers leurs discours officiels Thomas Sankara et Assimi Goïta affrontent le colon français. “ Il faut travailler à décoloniser les mentalités et réaliser le bonheur à la limite du sacrifice auquel nous devons consentir ”. Ce propos du défunt président burkinabè défend la liberté des africains au plan politique et culturel. Il ressort également de sa déclaration le détachement aux normes importées lequel devrait aboutir à l’accomplissement ou à la réalisation de tous et de chacun. Tout comme ce vaillant fils du « pays des hommes intègres» , la nouvelle figure emblématique de Bamako ne craint pas d’offrir sa chair et son sang sur le chemin de la liberté. “ Même si je meurs continuez le combat. Aucun sacrifice pour le Mali n’est grand”. Plus qu’un discours il s’agit d’un engagement adressé aux combattants d’un Mali libre et souverain. Son argument convainc l’ensemble des panafricanistes de plus en plus déployés dans les pays pour réclamer le départ de la France et l’instauration de nouveaux systèmes de gouvernance placés au centre de l’intérêt des majorités. Surtout la référence au sacrifice observable dans les discours des deux leaders démontre la grande dimension de l’engagement de ces braves. 

Des actions au sommet de la lutte panafricaniste

Thomas Sankara en son temps avait exigé le départ de la France du Burkina Faso sans aucune autre forme de négociation. Ce qui lui a valu son assassinat commis par Blaise Compaoré aujourd’hui en exil. Il avait dans le même temps interdit l’exportation du coton burkinabè et la transformation locale du textile. À la suite de ses actions il s’engagea à quitter le Fcfa puis s’allia militairement aux communistes à l’instar du Cuba et de la Russie. Il visait fondamentalement la rupture de tous les contrats avec la France. L’on peut apercevoir les mêmes signes chez Assimi Goïta. Il a mis à l’écart la coopération militaire avec Paris puis s’est engagé avec les forces russes dans la lutte contre le terrorisme. Sa démarche pour le désengagement avec les impérialistes est sans équivoque. Il entend sortir du Fcfa pour créer une monnaie locale, fabriquée au Mali et gérée de manière indépendante par les maliens. 

En somme le sankarisme fait des adeptes résolus à poursuivre les sentiers de la lutte de libération. Le Goïtaisme naît de cette vision et pose en sa manière les jalons d’une Afrique au rang des grandes puissances. 

Tchuisseu Lowé

Chroniqueur panafricaniste. 




Discussion: