Afrique- L’ urgence d’une décolonisation des consciences par l’éducation pour la garantie du panafricanisme

Afrique- L’ urgence d’une décolonisation des consciences par l’éducation pour la garantie du panafricanisme

Sous le pseudonyme de Nzinga Kimpa Vita Koundjou une jeune camerounaise se lance dans la transmission de la connaissance aux groupes d’enfants selon le modèle africain.

Dans son domicile situé non loin de la cité universitaire de Yaoundé I, cette fervente combattante du panafricanisme  rassemble ses apprenants autour d’elle pour leur enseigner l’ Afrique dans toute sa splendeur. De l’histoire à la spiritualité en passant par l’habillement et le langage, l’enseignante use de tous les exemples et des vérités pour véhiculer son message portant sur la grandeur du continent et de ses grandes figures marginalisées à dessein dans les programmes scolaires et universitaires d’inspiration occidentale. 

Surnommée « Ministre de la décolonisation» pour son engagement panafricaniste, elle énumère les œuvres des savants et des conquérants africains tout en défendant le rôle de l’ Afrique dans la construction et  l’évolution du monde. Behanzin, Chaka Zulu, Samory Touré, Himotep, Thot bref les génies africains dans leur domaine d’actions sont présentés à son auditoire attentif à son enseignement. Jeux – concours, devinettes, contes et proverbes, mythes et légendes africains et bien d’autres animations servent d’outils de pédagogie incitative. Mais aussi l’espace réservé à sa mission renvoie à une coloration typiquement africaine, de manière à identifier ses ambitions sans coup férir.

L’éducation (ou l’école): un facteur incontournable pour l’implantation de la conscience panafricaniste

La déconstruction du mensonge historique, politique, spirituel économique, social et culturel longtemps dressé par le colon impérialiste passe nécessairement par l’éducation, l’école. Grâce à ses éléments la jeunesse africaine guidée par les adeptes du panafricanisme, travaillent en faveur de la réappropriation des valeurs africaines. Alors, les notions sur l’ Afrique, transmises à la jeune génération dès le bas âge vont faciliter l’éveil des uns et des autres afin qu’ils puissent saisir les vérités sur leurs origines. Il est donc question de réinventer les esprits, de faire changer les mentalités pour qu’elles évoluent non pas dans la persistance du mensonge colonial mais plutôt dans la lumière du progrès. “ Nous avons pour objectif d’ inculquer aux enfants et aux adultes ce qu’ils sont réellement, d’où ils viennent, ce qu’ont fait nos aïeux. Nous avons une civilisation à défendre à la marges des emprunts et des étiquettes venus d’ ailleurs”. Dans son argument la tenancière de l’école africaine ne manque pas d’exprimer sa fierté pour les “ enfants qui évoluent”. Toutefois son combat porte des fruits. 

La panafricaniste s’est vue ouvrir les portes de plusieurs associations basées au Cameroun et à l’extérieur qui l’accompagnent dans ses activités. Une bibliothèque et des livres sur la culture africaine ont été mis à sa disposition comme contribution de ses admirateurs. “ Je me réjouis de ce que mon combat intéresse les africains de tous les horizons.”

Les gouvernements interpellés 

Les responsables de nos États en charge de l’éducation sont plus que jamais interpellés à inscrire dans les programmes scolaires et universitaires les ouvrages traitants des valeurs africaines. De ce fait, l’histoire mérite d’être revue pour hisser au premier plan les héros d’ Afrique. Mais aussi les grands inventeurs africains doivent être étudiés dans les écoles et les universités. Cela incombe la volonté politique en amont et la manifestation de l’intérêt pour les élèves et les étudiants d’apprendre en aval. Ceci étant les examens scolaires, les concours, les thèses de doctorat doivent contenir des réflexions sur l’ Afrique et ses hommes. 

La trajectoire d’une telle initiative se construit sur un projet à court, moyen et long terme avec pour finalité la connaissance de l’Afrique et la grandeur de ses enfants. 

Tchuisseu Lowé

Chroniqueur panafricaniste