[[ Communiqué du MPR-FCFA sur le processus de mise en circulation de la monnaie CEDEAO " Eco " ]] 

Chers Camarades mpristes et sympathisants, camarades panafricanistes tout court. 

C'est avec un grand intérêt que nous avons suivi  le sommet des ministres de l'économie et des finances avec les gouverneurs de banques centrales sur la création de la monnaie unique ouest africaine. 

La fermeté des acteurs sur la question donne espoir. Nonobstant les obstacles notamment sécuritaires dans la zone et la morosité économique ils se disent confiants et maintiennent le cap de 2020. Bravo à eux ! Ça veut dire qu'ils braveront tout pour respecter la parole donnée et oui n'est elle pas sacrée en Afrique , la parole ?

Cette lueur d'espoir tant attendue sonne comme une victoire d'étape et non comme une victoire finale. Cependant cette victoire minime soit elle à ce moment est un grand espoir et nous réconforte plus que jamais dans la lutte. 

Un grand pas pour qui connaît la date des premières résolutions de la création d'une monnaie CEDEAO, c'était en 1983. 

La création d'une monnaie CEDEAO est très opportune pour nous car elle mettra fin à l'usage du Fcfa des colons dans 8 pays. Il n'en demeurera alors dans la zone franc que les 6 dans la zone CEMAC et les Comores. 

La CEDEAO est une puissance économique en Afrique, c'est un poids lourd. Une communauté qui regorge la première puissance économique du continent le Nigeria et l'un des meilleurs pays au monde en terme de bonne gouvernance le Cap Vert. 

La CEDEAO a été fondée en 1975. Sa mission est de promouvoir la coopération et l'intégration avec pour objectif de créer une union économique et monétaire ouest africaine.  Avec une population de plus de 367 millions d'habitants, une superficie de 5.114.144 km2 et un PIB de plus 565 milliard de dollars américain malgré la chute du prix de pétrole et les différents conflits qui secouent la zone (chiffres 2017 banque mondiale).

C'est un grand ensemble d'où l'intérêt d'une grande vigilance sur le processus. Cette monnaie doit satisfaire les aspirations du peuple. Elle doit provoquée un réel développement de ces États. 

Huit sur les quinze pays sont consommateurs du Fcfa ( Mali, Sénégal, Niger, Côte d'Ivoire , Benin, Togo, Burkina Faso, Guinée Bissau ) et les autres ont leur propre monnaie ( Nigeria, Ghana, Gambie, Guinée, Liberia , Sierra Leone , Cap vert ). Ils se partagent trois langues le français, l'anglais et le portugais. 

La CEDEAO est le meilleur exemple d'organisation sous-regional en Afrique. Beaucoup de réformes plaident en sa faveur , le passeport commun pour ne citer que ça. 

Ce que nous détenons pour le moment comme informations 

 ⁃ La fermeté dans la mise en circulation d'une monnaie unique d'ici 2020
 ⁃ Le nom de la monnaie " Eco " qui serait le diminutif de ECOWAS l'appellation anglaise de la CEDEAO 
 ⁃ La création d'une banque centrale de type fédérale. Elle se chargera de la politique monétaire dans la zone , régulera l'inflation. Son impact est important sur l'économie réelle, les marchés financiers et donc le marché des changes. Bon point !
 ⁃ Le régime de change sera flottant en d'autre terme flexible. L'offre et la demande sur le marché des changes définiront le taux de change par rapport aux devises étrangères. En vérité, Il existe différents types de régimes de change flottant du régime "pur " dans lequel seul le marché définit l'équilibre , jusqu'au régime de flottement administré dans lequel intervient la banque centrale de façon coordonnées pour informer le marché des taux de change souhaités et c'est le cas de la Chine. Dans tous les cas c'est un régime flottant que nous avons besoin pour atténuer à la fois les chocs exogènes et endogènes. Mieux un régime de flottement administré est souhaitable.Avec le Fcfa c'est une parité fixe avec l'euro toute chose qui clone les consommateurs du Fcfa de facto en zone UE et donc des pays de la BCE. Nous avons de niveaux de développement très différents et nous subissons la même politique monétaire car c'est la BCE qui dicte.
 ⁃ Le Fcfa et toutes les autres monnaies nationales feront place à l'Eco naturellement.
 ⁃ Les chefs d'Etat discuteront sur le rapport des ministres et des gouverneurs le 29 juin à Abidjan. 
 ⁃ Les différents pays doivent envoyés leurs programmes pluriannuels de convergence pour la période de 2020-2024 d'ici le 28 octobre.
 ⁃ Des convergences macroéconomiques naîtra la monnaie.

Les questions que nous posons à ce stade sont :

 ⁃ quel rôle la France jouera dans le processus ?
 ⁃ quel sort est réservé aux devises des pays CFA concernés dans le trésor français ( comptes d'opérations ) ?
 ⁃ Où sera fabriquée Eco
 ⁃ comment suivre le processus avec eux (implication de la société et des personnes ressources)...?

Voilà en quelques points l'analyse succincte de cette actualité majeure en attendant d'être en possession d'autres informations. 

Nous réaffirmons notre position le devenir, la prospérité de l'Afrique sont dans l'unité de ces États. 

Nous sommes plus que jamais convaincus que le FCFA est une monnaie esclavagiste , archaïque, ne répondant pas aux besoins de développement de nos pays. 

Notre combat ne fait que commencer, nous exigerons toute la transparence nécessaire dans ce processus, on ne saurait accepté une seconde insulte à notre peuple. 

L'insulte du Fcfa est déjà Enough.

La CEDEAO est un ensemble très important et la réussite de ce processus ouvrira grandement les portes vers l'unité africaine, la vraie. 

À nos dirigeants, nous ne sommes pas des hors la loi , mais tout simplement de gens qui sont assoiffés d'une autre Afrique. Celle qui est bien gouvernée, celle qui distribue équitablement la justice à ses enfants, celle qui s'occupe de l'éducation, de la santé du bien être de ses enfants , celle qui se sert de ces ressources naturelles et humaines décemment. Et c'est possible vous le savez autant que nous.

À chaque fois que vous défendrez le peuple à la place des intérêts partisans nous serons de vos côtés. Autrement nous serons vos pire ennemis. 

Seule la lutte libère.

Une autre Afrique est possible.

Dieu veille.

Camarade Seydou Kalafo
Économiste