Lutte de libération- L’Afrique face aux grands défis de l’année 2022

Lutte de libération- L’Afrique face aux grands défis de l’année 2022

Entre les missions de sécurisation des territoires et le combat contre le Fcfa en passant par la pratique d’une diplomatie de souveraineté les populations et les dirigeants sont invités à la tâche.

Le registre des actions à mener dans le continent pour cette année 2022 est sans doute large en rapport aux impératifs pressants. Dans le lot des revendications sociales et politiques, internes et internationales, de grandes problématiques y figurent dans l’ordre des urgences nécessaires pour le développement de nos États.

Les grands enjeux sécuritaires 

Les difficultés liées à la défense des territoires entraînent l’instabilité tant à l’intérieur de nos États qu’au niveau des frontières. Des groupes rebelles  évoluent parfois en coaction et sèment la terreur au sein des populations devenues leurs principales cibles. Soutenues par les forces étrangères impérialistes en armement et dans le financement des engins lourds, les rebellions rivalisent, voire défient les États en équipement militaire. Ainsi, leur capacité à riposter face aux armées nationales oblige la mise en place d'une nouvelle stratégie de défense en dehors de toute coopération militaire étrangère susceptible de trahison. 

Dans ce cas, une formation militaire appropriée ainsi qu’une dotation en appareillage  militaire de pointe, mais surtout une correction des contrats de défense coloniaux avec la France en l’occurrence, méritent d’être appliquées avec pour effet direct l’ autonomisation de nos armées et de nos systèmes de défense. Cet enjeu géostratégique nécessite la construction d’une armée solide autour de l’ Union Africaine perçue comme un pôle de commandement, de déploiement et d’opérationnalisation des missions militaires sur le terrain des conflits.  À travers un tel schéma stratégique, les pays d’ Afrique notamment ceux du Sahel régulièrement attaqués vont s’ouvrir à nouvelle voie où la paix et la sécurité des territoires produisent des résultats sur plusieurs plans.

La rupture avec le Fcfa – monnaie de spoliation de nos pays

La monnaie demeure nécessairement un gage d’indépendance et de  souveraineté des États. Or pour le cas des 14 pays africains soumis au Fcfa, l’autonomie et le développement restent une utopie car la France par l’entremise de cette monnaie coloniale et impérialiste, détruit et contrôle la croissance des utilisateurs de cette monnaie tout en se hissant à la première échelle des bénéfices issus des richesses du sol et du sous-sol des pays de la zone franc. L’urgence est de quitter cet outil d’ asservissement et d’ assouvissement qui fait de nous les victimes d’un calcul malsain conçu et réalisé en France et dont la finalité est de soustraire nos patrimoines, nos efforts. 

La conséquence directe du fcfa en Afrique est la pauvreté de nos États et des populations. On note également la faiblesse des échanges au niveau international. Malheureusement Paris et ses acolytes au pouvoir dans nos pays ne ménagent aucun effort pour faire perpétrer cette monnaie de servitude. Toutefois conscientes du frein ou du retard de nos pays causé par le  Fcfa, les populations africaines notamment les jeunes se mobilisent davantage pour dénoncer le Fcfa tout en exigeant la fin de ce vice. Appuyés par les visionnaires panafricanistes les peuples manifestent le sentiment anti-français et n’occultent pas leur volonté de faire partir la France et son armée d’occupation dans nos territoires. Au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Sénégal, au Tchad et dans plusieurs autres pays de la zone franc les foules sont vent debout contre la France. Dans cette lutte digne de la libération du continent, les intellectuels, les blogueurs, les artistes, la société civile, les oppositions usent de divers moyens pour faire entendre leurs voix. 

L’indépendance monétaire accélère le développement et la croissance économique, elle ouvre le marché de l’emploi aux populations et garantit la souveraineté des États au plan politique, diplomatique, sécuritaire, économique, culturel, sanitaire etc. La raison de sa défense est fondée sur le principe de l’égalité des États et des peuples – exigeants face aux mutations sociales ou à l’évolution du monde.  

La quête de la générescence du continent en général et plus particulièrement les pays de la zone franc nous impose une lutte acharnée contre le Fcfa pour une redéfinition de notre existence devant le concert des Nations. 

Tchuisseu Lowé

Chroniqueur panafricaniste.