Mali : Communiqué du MPR-FCFA

[[ Communiqué du MPR-FCFA sur la situation du Mali ]]

Par la présente, nous saluons la victoire d'étape du peuple malien.

La démission d'Ibrahim Boubacar Keïta, actée le 19/8/20 marque le couronnement des manifestations populaires du M5-RFP contre le régime autocratique d'IBK.

Devrait-on rappeler que le régime défunt d'IBK était conspué par la majorité écrasante de la population malienne.

L'irruption des forces armées dans l'arène politique fût salutaire et un frein à la répression sanglante que le régime d'IBK nourissait davantage contre le peuple. Étaient déjà au compteur du régime 26 morts le 11 juin et jours suivants.

La démission d'IBK et les institutions rattachées à lui ont été obtenues sans violence, sans effusion de sang ni d'égratignures sur de citoyens maliens.

Cependant les actes de vandalisme, de pillages qui ont suivi après sont regrettables et condamnables.

Appel aux maliens

Nous appelons les maliens de toutes les conditions sociales à se donner la main pour porter le Mali vers un destin meilleur.

Par la démission d'IBK, l'Afrique entière fonde un espoir sur le début d'un combat farouche contre le néocolonialisme arrogant français en Afrique.

La Françafrique doit tomber pourque vive une Afrique unie et prospère.

En cela , il est opportun d'initier de décisions fortes, courageuses et planifiées dont notamment  :

- la résiliation de l'accord de coopération de défense avec la France ;

- la résiliation des accords coloniaux de coopération économique avec la France ;

- la revue d'abord et la résiliation ensuite de l'accord de coopération monétaire avec la France. Un point d'orgue sera mis sur le rejet de l'eco français et l'exigence au niveau de la CEDEAO d'une revue des critères de convergences macroéconomiques du projet d'eco de l'organisation sous régionale pour accélérer le processus.

La vie politique malienne ne doit pas être un éternel recommencement, en soixante ans d'indépendance le pays a connu quatre coups d'états.

Le temps est venu de poser un vrai diagnostic sur le malade Mali pour apporter des soins nécessaires. Ses soins doivent être administrés dans la douceur, sans précipitation pour ne pas causer un AVC au pays.

C'est pourquoi nous proposons une transition de 3 ans qui sera sanctionnée par l'adoption d'une nouvelle constitution et l'amorce de la quatrième république avec un nouveau président démocratiquement élu.

Pour apaiser la transition et la rendre crédible auprès de la population, nous pensons qu'elle a besoin :

- de dirigeants patriotes et dépourvus de double nationalités ;

- d'un gouvernement de transition de 18 membres ;

- d'une enquête impartiale sur les tueries du 10,11 et 12 juin dernier ;

- d'un audit général de l'ensemble des institutions, ministères, EPA...etc ;

- d'une justice détachée des pouvoirs exécutif et législatifs 

- de la révision de l'accord d'Algér et des pourparlers avec l'ensemble des fils égarés du pays ( milices et ceux appelés djihadistes) ;

-  de la formation et l'équipement les forces armées et de  sécurité ;

- de l'audit du secteur minier et de l'Office chargé de la recherche pétrolière ;

- de la diminution drastique du train de vie de l'État ;

- de la saisie par la justice des dossiers de corruption déjà disponibles ;

- de réflexions poussées sur le fédéralisme ( l'octroi de pouvoirs de gestion autonome aux régions/états);

- de réflexions sur la suppression du régime présidentiel en remplacement par le régime parlementaire;

- des assises nationales sur l'éducation nationale pour la mise sur pied d'un système éducatif performant répondant aux besoins du pays et de la sous région…;

- de la révision des accords de coopération avec le reste du monde pour privilégier le vrai "win win" ;

- de l'audit du fichier électoral et la mise en place d'une commission unique de gestion des élections ;

- de réflexions sur l'intensification à outrance de l'agriculture, l'élevage et la pêche ;

- de réflexions sur le développement des infrastructures routières, hospitalières, universitaires, dédier un pourcentage défini budget à cette fin;

- de réflexions sur un plan quinquennal d'électrification du pays, de la distribution de l'eau potable et du développement des nouvelles technologies de communication ;

- de réflexions sur le développement du système de sécurité sociale;

- de la création de la cour des comptes;

- de la création d'une agence de promotion du made in Mali, made in Africa ;

- de réflexions sur la création d'une banque dédiée à la diaspora malienne ;

- de réflexions sur l'accélération du processus d'obtention des documents administratifs maliens par la diaspora ;

- d'élaboration et d'adoption de la nouvelle constitution malienne ;

- d'organisation des élections présidentielles.

Autant de pistes de réflexions, ajoutés à d'autres aboutiront à l'élaboration d'un programme national qui fera tâche d'huile dans l'avènement d'un Mali nouveau.

Que personne ne s'y trompe, la victoire obtenue par la démission d'IBK n'est qu'une victoire d'étape.Le vrai travail commence maintenant et il n'aboutira pas sans la cohésion sociale.

C'est le moment à jamais de faire vibrer la fibre patriotique dans un ton d'ensemble, quand on est uni de l'intérieur personne ne pourra nous ébranler de l'extérieur.

À la communauté internationale

À la CEDEAO :

Nous appelons l'organisation sous-régionale à la retenue et à l'abandon des embargos contre le peuple souverain du Mali.

La CEDEAO, doit  elle-même apprendre , enfin, à respecter ses textes avant de s'attaquer à un quelconque pays membre pour faute grave.

Le virus de troisième mandat qui se répand dans la zone n'est-il pas contraire au protocole de la CEDEAO sur la bonne gouvernance et la démocratie ?

Que prévoit- elle pour les insurrections qui pointent à l'horizon dans ces pays ?

Nous voulons une CEDEAO plus crédible, celle qui défend les peuples et non une cave de dirigeants.

La CEDEAO, doit enfin respecter la volonté du peuple malien à dessiner un autre destin sans IBK et son régime.

La CEDEAO, après avoir échouée à sauver IBK et son régime et en flagrante violation des textes de la constitution malienne doit savoir raison garder et regarder en face la réalité, l'aspiration du peuple malien.

Soutenir le peuple malien est aujourd'hui un devoir moral.

Au reste de la Communauté internationale

Le peuple malien meurtri par l'insécurité généralisée, la pauvreté rampante, la gabegie et népotisme mérite plutôt un élan de solidarité sincère et non l'abandon.

Dans des moments comme ceux ci nous voulons sentir de la cohérence au niveau de la fameuse communauté internationale, qui embrasse aujourd'hui les biélorusses et châtie les maliens.

Soutenir la transition au Mali est un devoir moral.

Soyons tous avec le Mali dans ces moments certes difficiles mais pleins d'espoirs.

La jeunesse éveillée, debout du Mali constitue aujourd'hui un rempart crédible pour le changement.

Cette jeunesse debout veillera sur sa belle victoire d'étape, personne ne lui la volera.

Vive le Mali debout pour de nouvelles victoires !

Vive l'Afrique Insoumise !

Dieu veille !

Fait le 22/08/20  MPR-FCFA

Seydou Kalafo , économiste

Fondateur et Secrétaire International du MPR-FCFA