Patrimoine africain- L’impérieux retour sans délai ni condition des objets d’arts d’ Afrique vers leurs terres

Patrimoine africain- L’impérieux retour sans délai ni condition des objets d’arts d’ Afrique vers leurs terres

Pillées par le colon et impérialiste français pendant la période coloniale ces richesses méritent d’être transmises à leurs propriétaires légitimes

Les africains perçoivent mal la présence de leur patrimoine culturel et artistique dans les musées occidentaux. La France a elle seule collectionne des milliers d’objets d’art spoliés en Afrique au cours des siècles de sa domination. Masques, cauris, statues, sabres, joyaux royaux et musicaux issus de la fabrication du génie africain, sont classés dans leurs collections publiques et privées. 

La rentabilité de ces œuvres d’art sur le plan financier fait résister à toute idée de rétrocession de ces valeurs à leurs propriétaires légitimes. Alors, Paris, défendant sa logique de survie grâce aux richesses d’Afrique voit d’un mauvais œil la séparation avec les antiquités qui ne lui appartiennent pourtant pas. 

Les objets d’art précieux du Bénin, du Togo, du Cameroun, du Sénégal, du Mali, du Gabon, des deux Congo et de plusieurs autres pays d’Afrique font partie de la conservation des capitaux installés en France et gérés par Paris, qui se plaît dans l’ orgueil d’ inviter les visiteurs à se rendre à ses expositions fournies en réalité du patrimoine africain. Même si le retour au Bénin de 26 objets d’art reste d’actualité il n’en demeure pas moins que de nombreuses œuvres d’art de l’empire du Dahomey  appartenant à la dynastie Béhanzin écument les musée français. 

À côté de cette petite portion remise aux autorités de Cotonou, il est impérieux de récupérer toutes les richesses patrimoniales de l’ Afrique en France. 

Les objets d’art africains : une identité des peuples et des cultures

Leur fabrication renvoie aux sources bien précises. En effet, l’expression de chaque œuvre d’art établi une relation entre le créateur de l’œuvre et son appartenance ethnique, culturelle et sociale. 

Les représentations de chaque outil renseignent sur les évènements, les situations. Les traits de la vie et de la mort, les saisons, les naissances que l’on peut lire sur des tableaux ancestraux constituent des éléments d’étude anthropologique, sociologique, ethnologique, philosophique et historique. C’est dire que ces objets d’art ne se limitent pas à un assemblage de matériaux, ils vont au- delà. En l’occurrence les masques bamoun chez les peuples du Grassfield au Cameroun diffèrent des masques Vaudous du Bénin. 

La croyance ou la spiritualité, la conception de l’univers selon les tribus influencent la fabrication des objets d’art en exposant une communication sur un peuple et sa cosmogonie. Il y’a lieu de décrire dans certains aspects le monde mystique ainsi que les symboles initiatiques intégrant ces œuvres. Paradoxalement ces richesses retenues dans l’Hexagone ne correspondent ni à la culture française ni à la spiritualité du milieu où elles se trouvent injustement. Or, les tambours, les balafons, les flûtes par exemple sont des instruments mobile prévus pour être joués lors des cérémonies. Leur «emprisonnement» dans les musées ,derrière les grandes vitres fait perdre leur rôle initial. Toutefois, la déconnexion de ces objets d’art de leur espace spirituel et métaphysique incite les fis et les filles d’ Afrique à agir pour le retour de leurs richesses. 

Des voix se lèvent en Afrique pour réclamer à la France la restitution des objets d’art 

Les africains du continent et de sa diaspora se mobilisent davantage pour exiger de la France la restitution des objets d’art volés par les missionnaires et les marchands. Dans cette lutte contre le pillage des biens de l’Afrique afin qu’ils soient restitués à qui de droit, les congolais, les béninois, les sénégalais et l’ensemble des fils du continent engagés dans ce combat, dénoncent la France. Dans leur rang des activistes tentent de se lancer à l’assaut des musées pour récupérer les emblèmes ancestraux hors de prix parce que ayant une valeur inestimable. 

La revendication de notre patrimoine culturel et sa restitution vont sans doute contribuer à renouer avec notre Être ou identité emprisonnée, pareillement qu’elle va nous permettre de retrouver notre fierté d’être africain.

Tchuisseu Lowé

Chroniqueur panafricaniste