Sahel – Au cœur d’une stratégie de recolonisation des territoires 

Sahel – Au cœur d’une stratégie de recolonisation des territoires 

La France déploie son armée d’occupation dans la zone sahélienne au prétexte du maintien de la paix 

La pseudo mission de lutte contre le terrorisme, médiatisée par la presse française sous le contrôle de l’Élysée, incite  l’envoi des convois militaires français dans les pays du Sahel. Au moyen de la pression diplomatique et de l’évocation de l’incapacité des États à faire face aux groupes rebelles, Paris renforce sa présence dans ses colonies d’hier.

 Ainsi, la défense nationale entre les mains étrangères expose les Nations et donne l’accès à l’infiltration des soldats français – protecteurs des multinationales mais surtout, à toute sorte de collaboration avec les rebelles hostiles à l’ordre établi. Les enjeux de ces troupes sur le sol des pays du sahel valent un coût énorme à l’économie pareillement pour le pillage des richesses minières de ces terres occupées. À l’opposé de la paix, les conflits se multiplient en forçant à l’observation un bilan négatif. En l’occurrence les pertes en vies humaines et la destruction des biens des populations. 

L’ espionnage des gouvernements, le ravitaillement des rebelles en armement s’avèrent être des pratiques visant la déstabilisation des pays, la fragilisation des institutions avec pour finalité la recolonisation des États. 

L’échec de l’armée française dans le Sahel 

L’extension des groupes extrémistes ainsi que leur déploiement au- delà des frontières font constater l’échec des forces françaises dans la région. Malgré sa dotation d’une logistique de pointe et d’un arsenal militaire sophistiqué, les rebelles circulent , commettent des exactions au premier rang desquelles les populations constituent la cible. 

À la quête de l’or et du pétrole Paris tente de voiler ses intentions en employant un vain discours  d’accompagnement des États dans la lutte contre le terrorisme. Or, en tout état de cause, les faits démontrent une stratégie de reconquête de son pré carré. Le Mali, le Niger, le Burkina Faso et bien d’autres Nations ne comptent plus leurs morts. Toutefois, des africains se mobilisent davantage pour dénoncer non seulement l’armée française d’ occupation mais aussi et surtout, fustigent l’ ingérence de l’Élysée dans un contexte où le nombre de décès progresse au quotidien. “ La convoitise du Sahel par la France peut se comprendre sous deux aspects : l’un est strictement économique du fait de la densité des richesses que regorge cette partie de l’ Afrique.

 L’ autre raison est militaire car c’est un vaste site visé pour les installations des bases militaires françaises. La France étant en difficulté devant la Chine et la Russie qui négocient les grands contrats avec les pays du Sahel voudrait récupérer un siège autrefois placé sous sa domination absolue. La France a peur de perdre le Sahel.” Analyse Aimé Bounoug, politologue et enseignant à l’ université de Yaoundé 2. 

À l’heure de la résistance des africains contre la France

Le sentiment anti français n’est plus qu’un secret de polichinelle. Dans les pays qui abritent les militaires français notamment les forces Barkhane les foules manifestent en exprimant leur ras-le-bol contre ces éléments. Pancartes et  affiches portent des formules contre l’ex colon. Des expressions hargneuses telles  “ Barkhane dégage” , “ stop au génocide français” entrent dans la longue liste des dénonciations de la France. À côté des foules les officiels emboîtent le pas des aspirants de la liberté et de l’Afrique nouvelle. “ La présence d’une force étrangère n’est jamais bien vécue par les populations locales, quel que soit le pays, mais, c’est encore plus vrai”. Cette déclaration d’un officiel ouest africain rejoint le combat que mènent bon nombre de jeunes africains résolus à faire partir la France de nos pays. 

Dans ce sens Aimé Bounoug fait le lien entre le passé et le présent pour expliquer les motivations des manifestants anti français. “ En revisitant un héritage colonial douloureux les africains du présent rejettent toute démarche de retour de la France vers les pays jadis colonisés. C’est un fait, plusieurs jeunes africains veulent prendre leur destin en main en se définissant par eux-mêmes ”. Tout compte fait, l’appel à la conscience africaine intéresse les africains, hier soumis et dominés mais désormais engagés à poursuivre le combat des grandes figures d’ une Afrique totalement indépendante.

Tchuisseu Lowé

Chroniqueur panafricaniste